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Tôt ou tard, nous serons tous des traitres

J’essaye. Vraiment. Vainement. D’en rire, même si c’est un peu de biais. De lever les yeux au ciel et de le balayer d’un revers de main. Et puis ça tombe, comme ça, d’un coup. En lisant un tweet de trop, une info de trop, un discours de trop, une loi de trop.
Je m’écroule.
Mais je n’ai pas le temps de m’y attarder. Un autre tweet, une autre info, un autre discours, une autre loi arrivent. Encore plus violents. La mémoire efface pour faire de la place. Pourquoi je me suis écroulée la semaine dernière ? Je ne me souviens plus. Ah si ! Oui mais là, c’est pire.

Garder la raison. S’accrocher à la Raison.  
Mais ils sont tous là, ces rejetons du Général Millan-Astray à crier « A bas l’intelligence ! A bas les intellectuels hypocrites ! Traîtres ! ». Il faut faire corps avec les valeurs de la République. Mais quelles sont-elles ?
Personne pour le dire.
Beaucoup de monde pour les invoquer.
Et s’interroger, c’est les trahir. On ne trahit pas en temps de guerre. Car « nous sommes en guerre ».
Pas contre le Covid.
Plus contre le Covid.
Un autre virus. Un virus avec une tête, des bras et des jambes. Un virus que l’on voit, un virus que l’on peut montrer du doigts. Sur lequel on peut exercer sa puissance. Montrer et exercer sa Force.

Tôt ou tard, nous serons tous des islamo-gauchistes.
Nous serons tous « des traitres à la France »
Que fait-on des traîtres en temps de guerre ?

Plus de prochaine fois,
Le feu est déjà là
Il n’y a plus qu’un mur
Au bout du chagrin
Pendant que les croix brûlent
Certains dansent autour comme à un feu de joie
Et si tu cherches une fenêtre éclairée
Au milieu du champs de bataille
Demande aux étoiles
Elles te diront que tout cela n’est qu’un conte

Et qu’il ne signifie rien.

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